Il est courant d'avoir une vision romantique du Pacifique, développée au fil des décennies par le cinéma, la télévision et la publicité. Une étendue d'îles tropicales avec des plages de sable blanc, des cocotiers ondulants et des couchers de soleil de rêve. Cette image est souvent vendue comme un paradis pour ceux qui peuvent se le permettre. Nos perceptions sont souvent façonnées par des images fragmentées provenant des médias et des publicités. S'agit-il du tourisme animé de Waikiki, des complexes hôteliers exclusifs de Bora Bora ou du site historique de Rapa Nui avec ses statues emblématiques ?
Pour comprendre la complexité de l'Océanie (plus de 10 000 communautés insulaires diverses sur 8 millions de kilomètres carrés), il faut aller au-delà de ces images mythiques. Les régions de Mélanésie, de Micronésie et de Polynésie, ainsi que les sous-régions de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, sont étroitement liées au reste de l'humanité par des défis environnementaux et géopolitiques communs.
Au cours de l’histoire, la région du Pacifique a été confrontée à une colonisation et une exploitation incessantes. Les populations autochtones de Guam ont enduré des camps de travail forcé et des exécutions pendant la Seconde Guerre mondiale, tandis que les îles Marshall et la Polynésie française ont été soumises à des essais nucléaires. Des îles comme Nauru ont été exploitées pour leurs ressources, et l’ensemble de la région est confrontée à de graves menaces liées au changement climatique, bien qu’elle ne contribue qu’à moins de 11 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.