Réflexions sur le projet International Teaching Artist Collaborative

Grâce au Fonds d’innovation de l’Agence artistique de l’État de Creative West, j’ai eu le privilège de présenter et d’assister à la conférence de l’ITC du 5 au 7 septembre au Centre des arts et de la transformation sociale d’Aotearoa, en Nouvelle-Zélande. Des artistes enseignants du monde entier, notamment des États-Unis, d’Hawaï, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, de Tonga, du Canada, de France et d’Australie, se sont réunis pour partager, créer une communauté et s’inspirer les uns les autres. La conférence elle-même était un excellent exemple de la manière de centrer la culture indigène d’un espace au cœur d’une conférence. En commençant par un marae (un espace sacré communautaire dans la culture maorie), nous avons été accueillis dans la langue maternelle du pays, puis chaque personne a partagé son souffle, serré la main ou donné des coups de coude aux personnes d’accueil et aux organisateurs de la conférence. À partir de là, nous nous sommes lancés dans notre voyage d’exploration sans hâte.

J’ai passé le reste de la conférence à participer à des ateliers d’une demi-journée ou d’une journée, dont deux se sont tenus dans le marae. L’une des séances s’appelait « Cloaked in our love : Aboriginal and Māori cloak making as a site for social justice and community transformation » et portait sur une collaboration entre des artistes aborigènes et maoris créant un manteau d’opossum. Nous nous sommes assis parmi les artistes pendant qu’ils nous racontaient le parcours de plusieurs années de tissage et de peinture du manteau, avec des éléments de leurs deux cultures intégrés dans la pièce. Nous avons ensuite été invités à fabriquer un bracelet à partir des fibres d’une plante locale, ce qui nous a fourni un espace où nous pouvions nous asseoir, fabriquer et discuter ensemble. Ce moment de fabrication et de conversation n’était pas une exception, mais plutôt un aspect principal de nombreuses séances de la conférence. 

Après cette séance, je me suis rendu à « Réimaginer la création artistique comme une quête collective ». Dans cet espace, des artistes maoris et tongiens ont invité les participants à la conférence à falanoa, qui « représente une méthode de recherche intergénérationnelle basée sur les arts qui s'aligne sur les modes de connaissance et d'apprentissage autochtones. Elle reconnaît que la narration, la conversation et la connexion sont des aspects fondamentaux de nombreuses cultures du Pacifique, incarnés dans le concept de Talanoa. Dans la culture tongienne, Talanoa implique l'acte de partager des histoires (Tala) pour explorer et déballer l'inconnu (non) lors d'interactions sociales. » Dans cet espace, les participants se sont assis, ont conversé et ont peint divers objets que les participants à la conférence ont apportés - une chaise, une commode, un ukulélé et des valises ne sont que quelques-uns des objets qui ont été peints au cours des trois jours.

Le lendemain, j'ai passé une journée entière au marae, à découvrir les jeux traditionnels maoris, le tissage, la sculpture et les instruments. L'organisation qui dirigeait cet atelier a reflété notre expérience avec ceux qu'elle dirige avec les jeunes (sauf que les jeunes passent cinq jours dans leur marae au lieu d'un). 

Le dernier jour, j’ai soutenu l’équipe de Maui qui a présenté le travail qu’elle avait effectué après les incendies de Lāhainā. Je me suis ensuite rendue au Bureau de la gentillesse, où deux artistes s’étaient installés dans une partie de l’atrium pendant toute la durée de la conférence, où les gens, remplis d’offrandes, pouvaient créer des œuvres d’affirmation, profiter d’une discothèque silencieuse et réfléchir à des réponses fantaisistes aux problèmes quotidiens. Après deux jours et demi de conférences non-stop, c’était un endroit agréable pour se détendre et lire les grains de gentillesse des autres participants.